Principes fondamentaux

  • La garantie d’un service public gratuit, de qualité et accessible à tous, indépendamment des moyens financiers, des convictions ou des capacités de l’enfant.
  • La garantie d’impartialité de l’institution et des enseignants est un prérequis indispensable à l’accueil de tous les enfants.

L'éducation et l'enseignement

Depuis la naissance du mouvement laïque, l’éducation et l’enseignement sont au centre de ses préoccupations, notamment à travers la défense d’un système de qualité dont l’égalité est le socle.

Le mouvement laïque prône un enseignement qui renforce la résistance aux idéologies totalitaires et qui forge l’esprit critique. Le mouvement laïque prône une école citoyenne, émancipatrice, participative et intégrée localement.

Le CAL défend les écoles communales et provinciales en tant qu’enseignement officiel subventionné, porté par les valeurs de pluralisme, de tolérance et de liberté.

Dans le cadre des réformes en cours, le CAL confirme que l’objectif est d’aboutir à terme à un réseau public unifié, permettant de garantir le traitement égalitaire entre élèves, de réaliser des économies d’échelle et de renforcer la solidarité entre écoles.

La défense et la promotion d’une école publique émancipatrice pour tous

Un enseignement public de qualité

Le Centre d’Action Laïque demande aux futurs responsables politiques communaux et provinciaux, en tant que pouvoirs organisateurs, de :

  • tenir un cadastre précis de l’offre de places sur leur territoire et se doter des moyens d’identifier les situations de tension démographique et d’anticiper les besoins futurs en mettant en place une planification stratégique structurante relative au nombre de places à créer et d’enseignants et de personnel à recruter ;
  • veiller à une offre suffisante et de qualité d’un enseignement impartial et public sur chaque commune (maternelle, primaire et secondaire). Pour l’enseignement secondaire, si l’offre d’école communale n’existe pas, s’assurer qu’une offre publique (enseignement provincial ou WBE) de qualité et ouverte à tous (sections de transition et de qualification) soit accessible en transports en commun à une distance raisonnable ;
  • assurer une gestion des inscriptions transparente, équitable et coordonnée avec les autres pouvoirs organisateurs officiels afin de garantir une place à chaque élève dans des délais raisonnables ;
  • garantir l’accèsà l’école aux enfants en situation irrégulière (migrants, MENA, Gens du voyage…) en offrant un service d’accompagnement à la recherche d’école et en promouvant des projets spécifiques pour ces élèves (apprentissage du français, dispositif d’accueil des primo-arrivants…) ;
  • limiter au maximum le coût des activités et des temps directement liés à l’école et mener une réflexion sur les frais des activités extrascolaires ;
  • garantir un repas de qualité (local, sain et durable) à petit prixet prévoir une alternative végétarienne afin de répondre aux demandes particulières.

Des projets éducatifs et pédagogiques vecteurs d’émancipation

Le Centre d’Action Laïque demande aux pouvoirs organisateurs locaux de veiller à :

  • l’intégration de l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle en s’assurant que les écoles travaillent avec des opérateurs extérieurs reconnus par les pouvoirs publics ;
  • la mise en œuvre d’une prévention en matière de harcèlement, d’assuétudes et d’usage de drogues et d’alcool ;
  • une éducation aux médias, notamment en vue de l’acquisition d’un esprit critique ;
  • une éducation à la démocratie et aux structures de l’État via la réalisation d’expérimentations démocratiques et de participation directe et indirecte
  • la mise en œuvre de la citoyenneté notamment via des conseils de participation effectifs  ;
  • une éducation à l’égalité entre les genres.

Une école pour tous et avec ses partenaires

L’école doit intégrer les différents partenaires et s’insérer dans un réseau de proximité dans le cadre d’un partenariat avec les acteurs associatifs et éducatifs.

Le CAL recommande donc à chaque pouvoir organisateur communal ou provincial de :

  • soutenir et encourager la création des associations de parents ainsi que leur affiliation à la Fédération des Associations de Parents de l’Enseignement Officiel (FAPEO), reconnue comme étant la seule représentative des parents et des associations de parents pour l’enseignement public et s’aligner sur les mesures les plus proactives en matière de soutien à la création de ces associations (financement, information, aide matérielle…) ;
  • assurer une communication et un partenariat avec les parents qui tient compte des nouvelles formes familiales (familles monoparentales, recomposées, homoparentales…) ainsi que de l’éventuelle non maîtrise de la langue française ou de l’écrit par les parents ;
  • refuser toute marchandisation de l’enseignement et privilégier le recours aux services publics pour ce qui affère à l’école (repas, activités extrascolaires, classes de dépaysement, sorties culturelles et sportives, remédiation scolaire…) ; exiger, le cas échéant, que les prestataires privés de services respectent la Charte de l’enseignement officiel et les principes des décrets « Neutralité ».

L’impartialité à l’école

Le mouvement laïque rappelle son refus de toute manifestation extérieure de signes religieux ou philosophiques à l’école.

Le Centre d’Action Laïque réaffirme avec force l’importance de l’apprentissage rationnel, sans tabou ni censure, de toutes les matières.

Le CAL demande aux pouvoirs communaux et provinciaux de :

  • garantir la neutralité de l’espace scolaire : pas de signes distinctifs religieux, philosophiques ou partisans, dans le chef des enseignants des écoles publiques et dans le chef des élèves ;
  • encourager la mise en œuvre des deux heures de cours de philosophie et citoyenneté (CPC) dans leurs écoles et veiller à la sélection et à l’accompagnement des enseignants de CPC ;
  • s’assurer que tous les cours obligatoires (en ce compris les cours de sport et les activités extérieures) soient suivis par tous les élèves.

L'accueil des jeunes enfants

En plus de son rôle éducatif, d’épanouissement personnel et de prévention, l’accueil de la petite enfance est un levier pour la lutte contre la pauvreté et favorise l’égalité des chances dès le plus jeune âge.

En outre, il contribue à améliorer la conciliation entre la vie privée et la vie professionnelle des familles et, par conséquent, à assurer une égalité entre les genres.

Le mouvement laïque demande aux autorités communales et provinciales de :

  • garantir une offre suffisante et de qualité de structures d’accueil de la petite enfance (crèche, gardiennat ou service de gardienne encadré) et, sur base des estimations connues des besoins et des places existantes, mettre sur pied une planification stratégique structurante afin de trouver des solutions pérennes au problème de places (infrastructures, personnel, repas, etc.) ;
  • créer un guichet local unique permettant des inscriptions transparentes et égalitaires ;
  • limiter la participation financière parentale en adéquation avec les revenus du ménage ;
  • assurer une offre suffisante et de qualité par des professionnels formés, ainsi que l’accessibilité de l’accueil extrascolaire et du temps libre  ;
  • mettre en place des services d’accueil ponctuels pour les parents suivant des formations ou à la recherche d’un travail.